Au-delà du punk rock avec Sleepville de F.O.D.

J’ai fait une belle petite découverte dernièrement, la formation belge F.O.D., une suggestion de mon amie et collègue Marie-Line de PRA. Le groupe était passé sous mon radar, il faut croire. Bref, je commence mon initiation à partir de leur plus récent opus, Sleepville, le quatrième LP de la formation. C’est avec aucune comparaison de leur passé musical que j’écoute ce petit bijou.

L’entrée en matière au son d’une boîte à chansons, graduellement accompagnée par un orchestre symphonique, met cartes sur table et nous dit que nous avons affaire à un groupe qui frôle l’originalité. Je précise que le terme « frôler » est à prendre à un certain degré puisque F.O.D. performe principalement du skate punk à l’ancienne, ce qui est plutôt commun depuis 20-30 ans. La ligne directrice de cet album est plutôt classique punk rock grand public. Par exemple, on retrouve du vieux Bad Religion dans des chansons comme Thirtysomething and Counting et Changes Rise. Pour certains, la saveur traditionnelle que l’on entend depuis si longtemps pourrait être perçue comme un défaut résultant par un rejet, pour d’autres, comme une rassurante satisfaction. Si la base de leur musique est solide et fiable pour la scène vieillissante, une petite surprise vous attend dans le détour; plusieurs surprises dirais-je.

J’ai basculé du côté passionné par leur genre quand j’ai entendu l’originale constitution de Feeling Gay. Introduction acoustique, voix en cœur à la sauce années 50 avec les pa‑pa-pa-pa-aaaahh-aaaahh, clarinette amusante et cuivres passagers; on dirait même parfois une composition qu’aurait pu faire Green Day. L’ajout d’instruments hors du commun dans notre bonne vieille scène punk rock est l’élément qui les élève au‑dessus de la moyenne.

Chaque pièce du casse-tête est si bien placée. Sans parler des enchaînements de chansons parfaitement exécutés. Il est chanté avec la passion, la conviction et le talent à la façon d’un music-hall tout droit sorti de Broadway, ce qui rajoute une dimension beaucoup plus profonde à un simple album punk rock. Après cinq minutes (ce qui représente une longue pièce dans notre domaine) d’Annie semi-progressive (introduction violon-flûte), la chute tombe drastiquement pour Stranger in Town a capella en première moitié, puis un son dur et saccadé tout droit sorti d’un film s’enchaîne directement sur la prochaine. Pas de répit pour l’auditeur.

Certainement pas un album qui plaira à tous, mais certainement une œuvre qui gagne à être réécoutée. Je ne vous cacherai pas que mes deux premières tentatives n’ont pas porté fruit; il y a clairement un je-ne-sais-quoi qui m’a ramené chaque fois.

Pour mettre la cerise sur le sundae déjà bien garni, la grande finale avec Main Street est de loin à la hauteur du récit que nous venons de nous faire servir. Après un début dans leur son classique-punk, la charrette vire de bord pour l’ultime finalité symphonique-punk-rock qui nous tire vers une conclusion certaine. Dans cette exemplaire finition, le chien attrape finalement sa queue, refermant la boucle avec Sleepville Guaranteed du tout début.  

Chanson préférée : Stranger in Town

Marcan

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