
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous avons eu droit à une panoplie de shows en direct sur Facebook. Nous avons eu aussi droit à une panoplie de shows acoustiques. Honnêtement, j’ai toujours été une fan de punk acoustique, mais je dois vous avouer que j’ai atteint mon quota assez rapidement dans les derniers mois. Alors quand j’ai vu que 77 avait décidé d’organiser le tout premier show punk rock virtuel officiel au Canada, en direct de L’Anti, qui est une de mes salles de spectacle préférées, et qu’en plus il mettait en vedette Belvedere, un de mes groupes punk canadiens préférés de tous les temps, je me suis dit que ça allait vraiment faire changement. Et j’étais très curieuse de voir le résultat final.
C’est aujourd’hui-même que je viens de voir ce fameux résultat final. En fait, je me suis levée du sofa pour venir m’asseoir devant l’ordi et rédiger mon compte rendu. Un peu avant 17 h, j’ai branché mon ordi portable à la télé, je me suis pris une bonne bière de micro dans le frigo et je me suis installée avec le chien devant la télé. Bon, on s’entend que c’est complètement différent d’un vrai show. J’ai d’ailleurs entendu dans les derniers jours des choses du genre « j’aime mieux pas de show du tout qu’un show à la télé » ou « je ne suis pas capable de rester assez longtemps devant la télé pour regarder un show ». Ok, je peux tout à fait comprendre ces points de vue. Moi-même, je ne suis pas une méga fan de shows virtuels. Ou en fait, je ne l’étais pas avant le show d’aujourd’hui. Je vous explique…
J’ai assez parlé ouvertement de ma maladie (diabète de type 1) au cours des dernières années pour que tout le monde soit au courant de ma condition. Je fais donc partie des personnes très à risque face au coronavirus. Nul besoin de vous dire que mes sorties sont plus que rares ces temps-ci. En fait, je ne suis même pas allée au IGA depuis mars. Ça vous donne une petite idée de ma vie sociale et culturelle de 2020. Même si demain les salles de spectacles ouvraient, que ce soit pour 50, 200 ou 1000 personnes, je ne pourrais pas y aller. Alors, si tu me dis que pour la modique somme de 16 $, je peux voir un show d’un de mes groupes préférés dans la sécurité de mon salon et qu’en plus, ce sera en mode « full band », c’est certain que je vais sauter sur l’occasion. Parce que malgré tout, moi, je trouve que c’est mieux que rien du tout. Et non seulement c’est mieux que rien du tout, mais ça me permet d’encourager le milieu culturel en période épouvantable pour toute personne qui touche de près ou de loin à la musique. Parce qu’un jour, plus tôt que tard, je l’espère, nous allons pouvoir reprendre une vie normale. Et quand ce jour va arriver, j’aimerais ça que des salles comme L’Anti et toutes les autres et des promoteurs comme 77 et tous les autres soient encore là pour nous organiser des bons shows. C’est donc pour moi un immense plaisir d’encourager ce beau monde-là en direct de mon sofa.
Parlons donc du show. On s’entend que c’était loin d’être mon premier show de Belvedere, mais je ne me tanne tout simplement pas de les voir. J’étais un peu curieuse de voir le résultat avec les nouveaux membres, Steve étant le seul membre de la formation originale. Mais si nourrissez des craintes quant à la performance des nouveaux, je vous rassure tout de suite : ils sonnent comme s’ils avaient toujours été là. La même dynamique, le même son de briques. En aucun temps je me suis ennuyée des anciens membres. Ils ont joué un bon mélange d’anciennes et de plus récentes chansons. Même toute seule dans mon salon, je chantais mes préférées avec le poing dans les airs. Parce que oui, c’est possible d’avoir du fun tout seul dans son salon en regardant un show virtuel. Allô les sceptiques!! 🙂
Pour ce qui est du côté virtuel, je dois vous dire que j’ai été franchement impressionnée. Que ce soit le son, l’image, l’éclairage, les prises de vue… tout était parfait à mon avis! C’est même possible d’interagir avec d’autres spectateurs et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai vu les noms d’amis européens que j’ai eu la chance de croiser ici et là dans les dernières années. Parce que c’est définitivement un des avantages du virtuel : l’accessibilité internationale. Normalement, quand une de mes tounes préférées commence dans un show, je donne un coup de coude à mon ami et on tripe en la chantant. Aujourd’hui, on se textait des trucs du genre « oh yeeeahhhh ». Oui, c’est différent, mais je le répète, c’est mieux que rien.
Certains diront que je fais partie des pessimistes, moi je pense que je fais partie des réalistes : COVID est installée pour un méchant bout et personne ne sait exactement comment la situation va évoluer au cours des prochains mois, voire même des prochaines années. Si pour un bout de temps le milieu culturel doit s’adapter à une situation jamais vue et incontrôlable, moi je dis « oui » aux shows virtuels, surtout de la qualité de celui que je viens de regarder. Et franchement, j’ai vraiment hâte aux prochains shows présentés par 77 et L’Anti, soit Mute (show anniversaire de l’album The Raven) le 8 août et Hate It Too le 14 août. Si vous hésitez à acheter vos billets parce que, d’habitude, vous n’aimez pas les shows virtuels, je vous le répète, ça vaut vraiment la peine! C’est une super bonne façon d’encourager notre si belle scène punk et de passer une heure agréable en musique. Et pourquoi pas inviter trois ou quatre personnes de votre bulle covidienne à regarder le show avec vous? C’est donc un rendez-vous… virtuel!
Marie