Deux artistes, deux notes!

Je sors complètement de ma zone de confort pour parler d’un album de type split à la façon switcheroo. En 2002, la scène punk rock a, en quelque sorte, été marquée par le concept de deux formations jouant les classiques de l’un et de l’autre par les grandes pointures NOFX et Rancid.  Je n’ai vraiment pas l’habitude d’écouter et même, d’apprécier un tel projet, sauf à l’exception du duo AlexisonfireMoneen paru en 2005, qui était, à mes yeux, extrêmement divertissant. Cette fois, NOFX récidive accompagné de Frank Turner, ce qui pourrait ajouter un certain défi ainsi qu’une touche d’originalité à ce jeu.

La première partie de l’album West Coast vs. Wessex se trouve à être NOFX reprenant des œuvres de Turner. Malheureusement pour moi, se sont tous des titres que je ne connais pas. On peut dire que ça gâche la magie puisque le principal plaisir d’écouter ce genre d’album est de voir la perception et l’interprétation d’un autre artiste. Je ne veux pas faire le procès de l’ensemble de l’œuvre de NOFX, mais disons que j’ai décroché après So Long and Thanks for all the Shoes et je trouve que leur moitié sonne énormément comme la partie de leur carrière que je n’ai pas appréciée.

De  façon  rationnelle et critique,  je suis capable d’admettre que ça s’écoute bien quand même. On sent l’influence de Frank Turner (ce qui est le but, évidemment) bien mélangée à la façon NOFX. Après deux semaines d’écoute active, je pense encore que rien ne sort du lot. Sauf peut-être à l’exception de Glory Hallelujah pour son effet glorieux avec le piano, les invités et le semblant de chorale. Si j’avais l’habitude de donner des notes, je donnerais un 6/10; la note de passage seulement pour la légendaire formation californienne.

Un gros 10/10 attendrait la deuxième partie de cet échange folk/punk. Tout le monde connaît la gracieuse finale de Punk in Drublic, Scavenger Type. Partant de la chanson acoustique qui a marqué notre jeunesse, Turner, qui fait beaucoup dans l’acoustique/folk rock, démolit en seulement quelques mesures tout ce que NOFX a fait plus haut. La barre de l’enthousiasme vient défoncer la semi-déception établie. Une énergie claquante et nouvelle sur ce classique.

Bob, un classique immanquable de White Trash, Two Heebs and a Bean, revu à la façon Bob Dylan, avec la force de Frank. Je ne suis pas (vraiment pas!) un amateur de reggae. Mais la pièce Eat the Meek, un reggae quelque peu progressif, était déjà parfaite. Pourtant, l’auteur anglais a encore fait des miracles pour sa version pimp-my-songs. Gardant l’essence originelle, il a su pousser l’intensité un tantinet.

L’avant‑dernière de sa part, une reprise d’une reprise?! C’est peut-être moi qui suis en retard, mais Perfect Governement n’est pas une composition originale de NOFX. Cependant, leur version est pour plusieurs générations maintenant un classique. Voilà qu’on reconnaît bien la sauce FT dans cette reprise. D’un folk-anglais-festif, il ne recrée pas l’œuvre; il la joue comme si elle était de lui. Amusant, mais ce n’est pas le meilleur coup du EP; la prochaine et dernière l’est.

Falling in Love, originalement de So Long and Thanks for all the Shoes, est de loin la plus surprenante. Partant d’un punk rock typiquement NOFX de deux minutes pour devenir une chanson langoureusement passionnée et triste à la fois, deux fois plus longue, Turner a dépassé de loin son mandat. La dernière fois que j’ai ressenti ce genre d’émotion par rapport à une reprise, c’était Johnny Cash qui reprenait Hurt de Nine Inch Nails. On s’éloigne beaucoup du punk rock, ce qui fait beaucoup de bien.

Si vous aviez manqué cette sortie d’album ou si vous étiez tout simplement passé à côté volontairement, je vous conseille fortement d’aller lui donner une petite chance.

Marcan

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